Un piano insuffisamment accordé verra ses cordes se détendre et le son devenir faux d’une part, mais aussi plus mat, voire très sourd ! De plus, la tension des cordes permet de conserver le galbe régulier de la table d’harmonie. Si le piano se désaccorde, cette tension devenue irrégulière risque de déformer la table d’harmonie, de la rendre bruyante par vibrations, voire complètement plane à terme. Le piano est alors presque sourd et inutilisable.
Retendre brutalement un piano très désaccordé est fortement déconseillé : les cordes peuvent casser et l’accord ne tient pas longtemps de toute façon ! De plus, la tension qui est soudainement rajoutée peut provoquer d’importants dégâts irréversibles : la table d’harmonie peut s’affaisser. Les pointes de chevalet délimitant la partie vibrante des cordes risquent de fendre la semelle du chevalet. Enfin, le sommier dans lequel sont enfoncées les chevilles peut lui aussi se fendre. Dans tous ces cas, le piano est alors rendu injouable et inaccordable.
Aussi, seul un accord régulier permet de conserver une tension salvatrice au piano.
Un piano in-accordé pendant plus de deux ans nécessitera au moins deux accords.
Accorder un piano n’est pas un travail de profane. Seul un technicien très qualifié peut et doit se charger de cette tâche essentielle, répondant à des critères techniques très élaborés.
Le jeu du pianiste et les variations thermiques vont également jouer leur rôle pour fausser le piano un peu plus encore. Une guitare, un violon, un clavecin s’accordent au moins une fois par jour. Un piano mérite amplement d’être accordé au moins une fois par an !
L’accord est donc une intervention technique majeure à effectuer sur votre piano.
Sa première fonction, la plus évidente, est de maintenir le son juste et équilibré. Rien de pire en effet qu’un piano faux pour en apprécier toutes les qualités ! Pour cela, l’accordeur veille à maintenir les cordes à un bon niveau de tension.
La qualité du timbre et la puissance du piano augmentent proportionnellement à la tension des cordes. un piano contemporain normalement accordé est à un diapason situé à 440 Hz ou 442 Hz pour le 5ᵉ LA du piano. Il était un peu plus bas pour les plus anciens pianos qui ne pouvaient tenir une telle charge. Précisons qu’un même marteau frappe sur une ou deux cordes dans les basses puis trois cordes pour les médiums et les aigus.
Ainsi, les trois cordes de chaque note doivent être tendues rigoureusement de la même façon pour donner une note juste. On appelle cela un unisson. Il faut ensuite que les notes soient ajustées les unes aux autres. Ces opérations représentent l’accord du piano et nécessitent environ une heure de travail.